Publié le 18 novembre 2021
Le ministère fait état d’une « hausse sensible » des résultats des évaluations en CP, CE1 et 6e. Qu’en est-il exactement ?
Défense et illustration des évaluations nationales
Attaquées par des enseignants et des syndicats qui voit dans ces tests une perte de temps, le ministère les défend et réaffirme le choix d’en faire « une priorité absolue », comme c’est le cas depuis 2017, à plus forte raison après une crise sanitaire qui a affecté la scolarité des enfants.
Les résultats
Ils sont moins alarmants qu’on aurait pu le craindre, mais l’optimisme du ministère est un peu excessif : 3% de plus en reconnaissance des lettres en CP par rapport à 2018, des écarts de réussite entre les élèves de l’éducation prioritaire et les autres qui ont retrouvé le niveau de 2019, mais qui s’étaient creusés en 2020.
Globalement, en CP et CE1, on assiste moins à une hausse des résultats qu’un rattrapage par rapport à ceux de 2020, en baisse.
Le verre à moitié plein et le verre à moitié vide
On peut, comme Fabienne Rosenwald, directrice de la Division des études du ministère (DEPP) et Édouard Geffay, DEGESCO, se satisfaire de ces résultats. Toutefois, ils disent aussi qu’en CE1, 25% des élèves n’ont toujours pas une maîtrise satisfaisante de la lecture des mots à voix haute, et qu’en 6e, plus de 27% des élèves ont des connaissances insuffisantes en mathématiques. Quant aux écarts entre éducation prioritaire et établissements ordinaires, il demeure de 25 point pour la compréhension des mots ;
Si on ne peut se satisfaire de ces résultats, faut-il pour autant condamner les dispositifs les plus récents, notamment les dédoublements mis en place en CP et CE1 en éducation prioritaire ? Certainement pas. Julien Grenet chargé de recherches au CNRS et professeur associé à l’École d’économie de Paris, nous met en garde contre une vision un peu myope des chiffres. En effet, les études de référence, en particulier le programme Star aux États-Unis, ont permis d’en calculer l’impact positif à court terme, mais aussi les effets à long terme.