Publié le 24 janvier 2024
Par Armand Kadivar
La lecture est un droit fondamental. Or, plus de 13 millions de Français n’y ont pas accès aujourd’hui. Pour tenter de résoudre ce problème majeur, le FALC, « Facile à Lire et à Comprendre », propose de rendre les textes plus accessibles en les traduisant dans un langage compréhensible pour tous. Explication et rencontre avec Cécile Arnoult, fondatrice de KILÉMA Éditions, première maison d’édition francophone dédiée au FALC.
Le FALC, en théorie
Le FALC, kézako ?
Le Facile à Lire et à Comprendre (FALC) est un outil européen créé afin de rendre accessible les informations. De nombreuses associations aux États-Unis et en Europe, et plus spécifiquement des parents de personnes handicapées, souhaitaient en effet la production de documents rédigés dans un langage clair, et un tel outil était susceptible de répondre à l’injonction de l’article 9 de la Convention des Nations-Unies relative aux personnes handicapées : permettre aux personnes handicapées de recevoir les informations accessibles. Il repose sur plusieurs règles : un vocabulaire simple, des phrases courtes, une présentation claire et enrichie par des images. Le tout est validé par des personnes en situation de handicap qui doivent s’assurer que le document est facile à lire et à comprendre.
Pour qui ?
En tout premier lieu, le FALC a été conçu pour être un outil de formation des adultes handicapés. Il a d’abord permis la création de documents administratifs, en particulier dans le domaine médico-social, mais son usage se diversifie. On voit également des versions FALC de magazines d’informations, des guides de musées… En réalité, les documents écrits en FALC ne sont pas seulement dédiés aux individus en situation de handicap intellectuel : ils peuvent servir à ceux qui ne parlent pas bien le français, à ceux qui apprennent à lire et à écrire, aux personnes âgées qui ont du mal à voir et à comprendre ou encore aux jeunes qui rencontrent des difficultés.
Une vraie traduction
Les textes en FALC nécessitent l’aide de véritables traducteurs dont c’est le métier, et qui suivent des règles européennes disponibles sur le site de l’UNAPEI. Ils peuvent simplifier les phrases, les découper, mais comme dans toute traduction, le contenu doit être restitué. Lorsque le texte est long, dans le cas en particulier d’un roman, le traducteur doit veiller à la cohérence de l’oeuvre et à ne rien oublier.
La littérature en FALC, un défi
Au fil du texte La mise en page permet de rendre le texte plus facile à lire : le livre est écrit en gros caractères, les phrases sont découpées en plusieurs segments avec saut à la ligne, les espaces sont agrandis, les mots difficiles sont définis et le nom du personnage qui parle est rappelé dans les dialogues. Enfin, des illustrations expliquent les mots ou les passages difficiles, tout en rendant la lecture plus attrayante.
En amont et en aval
Au début de l’ouvrage, on retrouve une présentation de l’histoire et des personnages importants ainsi qu’un résumé. À la fin, est inséré un dictionnaire de tous les mots difficiles rencontrés lors de la lecture, une description de tous les personnages, la liste des différentes parties du livre et parfois des informations historiques, une carte ou encore une frise chronologique.
Une variété d’écrits
KILÉMA Éditions s’attache à adapter en FALC des oeuvres classiques telles que L’Étranger de Camus, Dracula de Bram Stoker et L’Île au trésor de Stevenson ainsi que des textes contemporains comme No et moi de Delphine de Vigan ou encore Les Petites Reines de Clémentine Beauvais. D’où quatre collections distinctes : littérature jeunesse, ado, adulte et théâtre.